Affaires criminelles dans l'Ain et le Beaujolais (Bibliographie)

Nous avons déjà, sur ce blog, présenté des livres nous plongeant dans les affaires criminelles du passé (cf. not. ici ; et ici) (lire aussi ici).

Les éditions Héraclite (leur site) proposent deux ouvrages qui nous invitent à un tel retour dans le passé.

Le premier, publié en 2022, écrit par David BESSENAY (1), est intitulé (page dédiée ici) :

Affaires criminelles en Beaujolais

au siècle des lumières

Le livre est présenté ainsi sur le site de l'éditeur :

Le curé d’Avenas et sa bonne sauvagement assassinés une nuit d’été, des contrebandiers qui pourchassent des brigadiers du sel et du tabac entre Lamure et Claveisolles, le procureur de Villefranche abattu dans sa propriété viticole de Denicé, une jeune fiancée enceinte étranglée et abandonnée dans un fossé entre Belleville et Saint-Lager… Au siècle des Lumières, la violence est partout, jusque dans les peines infligées aux coupables ou présumés tels : les galères, la torture ou le terrible supplice de la roue. A travers cette quinzaine de récits qui donnent à comprendre le fonctionnement de la justice d’Ancien Régime et l’origine de certaines expressions (passer sur la sellette, faire amende honorable, etc.), ce sont aussi des scènes de vie quotidienne de la province beaujolaise du XVIIIe siècle, parfois cocasses, souvent dramatiques, qui se dévoilent au fil des enquêtes. Ce minutieux travail de recherches mais aussi de conteur redonne vie aux protagonistes de ces affaires : victimes, coupables, témoins et officiers de justice. On y retrouve les personnages incontournables de la sociabilité villageoise de l’époque : le domestique, le curé, le brigadier, le maréchal-ferrant, le cabaretier, le chirurgien, le soldat, le meunier ou encore le mendiant.

L'auteur présenté d'abord brièvement la justice de l'Ancien Régime. Ce qui le conduit à écrire : "Bien entendu à une époque où les enquêtes ne pouvaient reposer sur des preuves scientifiques, où les aveux étaient rares (et pour cause les suspects risquaient de lourdes condamnations), on peut imaginer que les erreurs judiciaires ont parsemé ces siècles d'instruction, que beaucoup de crimes n'ont pas été résolus faute de moyens, ou faute de volonté dans certains cas peut-être.". Et que "les prisons seigneuriales n'étaient pas très sûres comme en témoignent les fréquentes évasions."

Comme il l'explique, l'époque était violente tant dans les faits commis, avec souvent des meurtres pour pas grand chose, mais aussi dans les peines infligées, la mort devant être punie par la mort. Mais au fil des récits le lecteur croise d'autres peines, comme le supplice de la roue avec parfois la mention "tous les coups à vif" sur la décision judiciaire. Le Roi pouvant toujours accorder pardon, rémission ou abolition. D'autres peines étant les galères, les marques au fer rouge, le bannissement, avec une abondante pratique de la torture (la "question") qui, écrira-t-il plus loin, fait parler tout le monde, coupable comme innocent.

Puis l'auteur nous raconte quinze affaires se déroulant entre 1723 et 1786. Avec des faits qui n'ont pas tous été élucidés.
 

Le deuxième livre publié en 2023, écrit par Albine NOVARINO-POTHIER et Jean-Paul Dupuy (2), est intitulé (page dédiée ici) :

Affaires criminelles de l'Ain

Il est présenté ainsi par l'éditeur : 

"Avec les « Affaires criminelles de l’Ain », d’Albine Novarino-Pothier et Jean-Paul Dupuy, de notre collection « Le crime à vos portes », partez pour un incroyable périple, de Bourg-en-Bresse à Belley, en passant par Échenevex et Virieu, sans oublier Montmerle, Saint-Paul-de-Varax et bien d’autres villes, villages et hameaux de votre région. Cet ouvrage est l’occasion d’un fantastique voyage dans le temps, du XVIIe au XXe siècle, au cœur de ce vaste département. Des célébrités du crime, comme Mandrin, le bandit au grand cœur, Peytel, le notaire de la tuerie du Pont d’Andert ou Joseph Vacher, l’étrangleur de bergers et bergères, côtoient tout au long de vingt récits, tous véridiques mais relatés de manière romanesque, des aristocrates, des curés, des paysans, des bourgeoises, des bouchers, des cuisiniers, des fermières et des braconniers qui, à l’aube ou au crépuscule, hantent les étangs de la Dombes, les champs de la Bresse, ou encore les collines et les monts du Bugey ou du pays de Gex. Toutes et tous rivalisent d’ingéniosité, de cruauté et de violence pour faire passer de vie à trépas un ami, un ennemi, un mari, une épouse, un inconnu, cela par amour, haine, jalousie, intérêt ou vengeance. Au cœur des verdoyants et sereins paysages de l’Ain, ces meurtriers et meurtrières – souvent pathétiques, parfois sympathiques – viennent tour à tour nous effrayer, ou nous bouleverser."

Les auteurs nous racontent chronologiquement vingt histoires, se déroulant entre 1624 et 1936.

La première met en scène une jeune femme, fille d'un juge royal, auteur d'un infanticide et qui par un étonnant retournement de situation échappe à la mort judiciairement décidée. Et la dernière le meurtre d'une femme par son mari. En passant par le fameux Mandrin, qui s'est lui même appelé "Capitaine général des contrebandiers" (lire aussi ici).

Au-delà des affaires racontées, marqueurs de leur époque, ce qui intéresse le lecteur dans ces deux livres ce sont les personnages, leurs mentalités, leurs actes, les acteurs (médecin, procureur, juge), et ce qui nous est dit sur le déroulement des enquêtes et les décisions prises. 

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1. David Bessenay : journaliste depuis près de 20 ans, l’enfant de Clochemerle est aussi un auteur et un historien aguerri. Il partage sa passion pour le terroir beaujolais à travers une œuvre variée : essai, roman, bandes-dessinées et récits historiques.

2. Albine Novarino-Pothier, professeure de Lettres écrivant régulièrement dans la presse, et Jean-Paul Dupuy, ingénieur de formation spécialiste du bagne et des bagnards, sont passionnés d’affaires criminelles depuis toujours.