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Guide de la protection judiciaire de l'enfant

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Publié par Parolesdejuges



  Plusieurs centaines de citoyens sont chaque année jurés dans des cours d'assises. Il est particulièrement intéressant de connaître la façon dont ils ont vécu leur expérience, et au-delà leur regard sur cette partie de l'institution judiciaire.

  Voici donc quelques impressions de jurés. Cette page sera actualisée en fonction de l'arrivée de nouveaux témoignages.

                                                                          *  *  * 

   Dans un premier temps, je dois dire que je n'ai pas aimé juger des gens, décider de les emprisonner, devoir me faire une opinion et surtout les conséquences de celle-ci n'a pas été une expérience à laquelle j'ai pris plaisir.

  La deuxième impression très forte, est le professionnalisme du président. Il a réussi à faire émerger les éléments, nous permettant de nous faire une "intime conviction". Il a été attentif à chaque juré, (ainsi qu’aux accusés) sans jamais que nous sentions ni pression, ni jugement. chacun a pu s'exprimer sans crainte.


  J'ai aussi découvert "le temps "de la justice. Nous avons eu le temps d'entendre, d'écouter, de poser des questions. Cela m'a profondément rassurée, car si de manière assez naturelle il est plus aisé de s'identifier aux victimes, de mon coté , je n'oublie pas que les accusés sont aussi des êtres humains et qu'ils ont une famille.

  C'est une expérience qui a changé mon regard sur la justice, en effet, les journaux ne peuvent rendre la richesse et la complexité des débats . Lorsque nous devons prendre réellement la décision d'emprisonner une personne parfois pendant des années, c'est très différent des avis échangés entre amis où les opinions sont sans conséquence.

  Je ne regrette pas mon expérience, j'ai rempli avec sérieux mon devoir de citoyen. je reste ambivalente envers celle-ci entre mon déplaisir de juger, et l'intérêt que je porte à la justice, à la société en général et aux personnes en particulier. Je suis persuadée que c’est une expérience qui devrais être obligatoire à chacun de nous.

  J'ai perçu la difficulté de juger, et à ce titre je n'envie pas les juges, et je trouve leur métier bien lourd et complexe en terme de responsabilité (d'autant que depuis j'ai travaillé pendant trois ans dans un service de milieu ouvert). Si de manière ponctuelle, je dois redevenir juge, le temps d'un procès, je le referai avec sérieux et intérêt mais par contre je ne peux pas m'imaginer être juré auprès d'un juge des libertés et de la détention. Je laisse avec respect, humilité et confiance cette responsabilité à des professionnels. De plus je n'en perçois pas l'intérêt ni pour les victimes, ni pour les accusés. Je ne vois pas ce qui ferai que je ferai pas  “ l’erreur  de remettre en liberté un coupable potentiel ”, qu’un juge qui étudie le dossier et dont c’est le métier.

  Il est certain que cette expérience m'a profondément affectée, je repense parfois aux jeunes gens dont certains sont encore en prison. Je n’oublierais jamais cette expérience.

  En réaction à votre dernier article: le président aurait sûrement pu sans grande difficulté motiver nos décisions, à la lumière de nos échanges. Il serait plus complexe d'expliquer les raisons qui motivent chacun de nous à inscrire un chiffre correspondant à la peine que nous nous pensons juste, d'autant que les votes sont anonymes.

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Comportement des professionnels

 

  J'ai été profondément choquée par la virulence des attaques faites non seulement à l'accusé, mais aussi à toute sa famille: tous de menteurs, des "vendus", des incompétents dans leur vie personnelle et professionnelle ( des "petites gens", des vauriens! ). Heureusement que c'était un huis clos, car si la famille avait entendu tout cela, je crois qu'elle aurait égorgé la personne dont il sortait tant de venin. A vrai dire, j'avais moi-même envie de lui mettre une baffe pour la faire taire!!!

Cela m'a fait réaliser que cette avocate ne tenait aucun compte du passé des jurés, et que tout ce qu'elle disait à propos de ces gens aurait aussi pu être dit de ma propre famille: cela a ravivé des souvenirs douloureux...

 

  Ma vision de la justice avant/après

 

  La justice, avant je n'y pensais jamais. Pour moi, tous ces monstres dont je lisais les actes odieux dans les journaux méritaient bien leur peine!!! Aujourd'hui, je sais que ces hommes ou ces femmes ne sont pas forcément ces monstres que l'on nous présente..Ils sont peut-être devenus ces monstres parce-qu'un juré - un seul - a voté contre eux!

  La justice, l'injustice, aujourd'hui, j'y pense tous les jours...

 

  Le premier jour où j'ai siégé en tant que juré, , j'étais bien sûr du côté de la victime, par a-priori. Mais je me suis surprise à douter de mon parti pris au cours de la journée: mes tripes me disaient que les choses ne correspondaient pas à ce que j'entendais, à ce que je voyais...La victime n'arrivait pas à me convaincre....J'ai fait part de mes doutes et des anomalies que j'avais relevées dans les propos de la "victime" aux autres jurés, mais on m'a répondu " moi la vie des gens, j'en ai rien à foutre" "je ne me pose pas de questions, je ne suis pas là par choix", " de toutes façons, il a déjà fait trois ans, sa vie elle est déjà foutue.."

  J'ai été frappée par le peu de cas que l'on faisait de la vie d'un être humain, parmi ces jurés issus du peuple...

  J'ai eu le sentiment que la justice n'avait pas été faite, parce-qu'elle avait été rendue par des gens qui étaient fatigués, qui ne voulaient pas prendre de risque en allant contre l'avis de l'accusation, ou pire encore par des gens qui refusaient de remettre leurs certitudes initiales en jeu, comme si le fait d'avoir pu se tromper était une preuve de faiblesse! Certains m'ont fait penser à ces hommes et ces femmes qui venaient assister au spectacle de la condamnation à mort sur la place publique...

  Ma vision de la justice après cette expérience est donc que la justice n'existe pas: à une voix près, un accusé est soit acquitté, soit condamné. En une seconde, il devient noir ou blanc!

  Mon plus grand regret est de n'avoir pas eu assez de temps de réflexion pour confondre la "victime" et convaincre les autres jurés de changer d'avis. Je crois qu'il faudrait avoir un délai de réflexion de 24h au moins pour que la justice soit mieux rendue par les jurys populaires.

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  Lorsque, au mois de juillet, j’ai reçu la convocation pour me rendre au tribunal, j’ai d’abord cru avant d’ouvrir l’enveloppe à un courrier pour un PV oublié. Quelle ne fit ma surprise d’avoir été désigné comme juré potentiel pour siéger à la cour d’assises.

  Outre une certaine inquiétude envers ce monde de la justice dont j’ignorais tous les mécanismes, j’éprouvais une certaine fierté d’avoir été tiré au sort, moi, fils d’émigré espagnol. Je me disais que c’était une forme d’équité de la justice de désigner, au hasard, des électeurs afin qu’ils deviennent juré.

  Lors de la première rencontre avec le tribunal, qui devait être notre lieu de rendez-vous durant trois semaines, on nous proposa d’aller visiter la maison d’arrêt de la ville. Cette visite collait à l’actualité de la réforme pénitentiaire mais aussi nous permit de nous rendre compte des conditions d’incarcération et des conditions de réclusion que nous serions amenés à infliger aux accusés.

  Ce qui m’a le plus frappé lors de cette visite, cela a été la nature des prisonniers entrevus dans le milieu carcéral. L’énorme majorité, plus de 90%, présentait un facies de type arabe ou africain.

  En regardant autour de moi, les futurs jurés, les magistrats ainsi que la majorité du personnel pénitentiaire, tout le monde était blanc de type européen.

  Déjà s’ancrait en moi la certitude que nous allions rendre une justice de classe sociale et que nous allions être amenés, nous représentant d’un milieu social qui ‘réussit’, à juger des personnes dont nous ignorions totalement le fonctionnement , les problèmes existentiels ou sociaux. 

 

  La suite me prouva que sur les 6 affaires à traiter à la cour d’assises, 5 accusés étaient de pauvres hères qui n’avaient pas eu de chance dans leur vie.

  Le délibéré. Nous nous retrouvions à quinze pour les 4 affaires qui me concernaient, douze jurés et trois magistrats. J’ai toujours eu un sentiment de frustration, et ce à chaque fois, car j’aurais aimé discuter et discuter encore pour que mon opinion soit étayée par des faits irréfutables.

  Même si chacun a pu expliquer à chaque fois son point de vue, même si le président a pu influer certaines décisions en apportant les précisions du spécialise qu’il était, même si la parole semblait libre, il m’a chaque fois manqué quelques éléments pour renforcer mon intime conviction première. Comment y remédier, quels éléments nous manquent ? Même si l’on peut évoquer toutes les questions pendant le procès, il y celles que l’on ne peut poser par décence ou par respect pour l’accusé ou la victime.

  Alors n’est-il pas illusoire d’avoir une conviction proche de la réalité des faits ? Bien sûr, chacun essayait de trouver des palliatifs. (obligation de soins, réductions de peine, etc,… ).

  Mais, la justice est une mécanique qui semble inexorable et au bout d’un moment, elle se devait de trancher. Et chaque fois, nous devions prononcer une sentence qui, de toute façon, me torturait l’esprit. Et après chaque verdict prononcé, le doute sur la justesse de notre jugement s’insinuait en moi. Ce doute, il reste toujours présent, me taraude les pensées et revient épisodiquement pour peu que mon esprit subisse des flashes évocateurs.

  Et, est toujours en moi, cette impression d’avoir pu me tromper, de n’avoir pas su exactement dénouer les écheveaux des discours contradictoires, d’avoir joué avec l’avenir d’une ou de plusieurs personnes qu’elles soient victimes ou accusées.


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  A la réception de la convocation j'étais à la fois inquiet, par rapport à mon travail et aux responsabilités qui repose sur la fonction de juré, mais relativement fier de participer à la vie judiciaire de ce pays.

  Le fonctionnement de cette cour d'assise me rassure sur le fait que ce pays compte encore quelques institutions et principes démocratiques qui ne paraissent pas menacés (à ce jour).

  Comportement des professionnels.

  Ces principes m'ont paru d'autant plus mis en avant par l'attitude du président de la cour. Sa courtoisie , son ouverture d'esprit mais aussi sa rigueur et son professionnalisme, avant, pendant et après les débats m'ont permis de me sentir investit d'une mission importante mais également de déculpabiliser par rapport au verdict et de ne regretter aucun de mes choix. Sa manière à lui de se mettre à notre niveau me rendait plus à l'aise contrairement au reste des magistrats.

  En effet je trouvais que le président déparayait du reste des magistrats ( procureurs, avocats, parfois même assesseurs). En effet sans généraliser je les ai trouvé assez stéreotypés, et parfois même un peu imbu de leur personne.

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- Ma réaction (et celle de mes proches) à réception de la lettre de convocation :

  Une quinzaine de jours après mes 23 ans, j’étais réunie avec des amis dans mon appartement, nous parlions de la tante d’une amie qui avait été jurée, en se disant qu’elle n’avait vraiment pas eu de chance d’avoir été sélectionnée. Le lendemain de cette soirée, je reçois une lettre de la cour d’assises m’informant que j’avais été sélectionnée en tant que juée pour l’année 2009 – 2010.

  Première réaction : « Je n’ai vraiment pas de chance, il fallait que ça tombe sur moi, je n’ai pas envie d’aller la bas, je vais essayer de trouver quelque chose pour passer entre les mailles du filet. Et en plus ça dure trois semaines, je vais rater des cours.. ». En bref j’étais tout, sauf motivée.

  Mes amis ont eu (en général) la même réaction que moi « pas de chance ».

  Et ma famille (surtout mes parents), trouvait ça génial, « ça doit être très intéressant, tu as de la chance, c’est quelque chose que j’aimerais bien faire, c’est super »

- Ma réaction à la fin des 3 semaines de convocation :

  J’ai finalement adoré cette expérience, après ma sélection au premier procès, j’espérais être tirée au sort à chaque procès. J’ai trouvé que c’était très intéressant, que chaque procès était unique, différent des autres, même pour ceux qui avaient les mêmes chefs d’inculpations (ce qui ne me semblait pas forcément évident au départ…).

  J’en viens même à espérer d’être à nouveau sélectionnée dans quelques années !

 

- le tirage au sort des jurés / la récusation / le serment :

  Au moment du tirage au sort des jurés, j’avais tout le temps une petite accélération du rythme cardiaque à chaque fois que j’entendais un numéro qui commençait par vingt… qui retombait aussi vite quand je n’étais finalement pas appelée. En ce qui concerne la récusation, j’avais toujours un petit « suspens » jusqu'à ce que je sois assise sur ma chaise de jurée.

  Je n’ai été récusée à aucun de ces procès. D’ailleurs je préférais (à choisir) ne pas être tirée au sort plutôt qu’être récusée : je pense que j’aurais été frustrée de ne pas pouvoir participer au procès et je me serais sans doute posée beaucoup trop de questions sur le « pourquoi du comment ».

 

 

- la nature des affaires jugées :

  A la lecture des accusations des différents procès, j’ai été assez étonnée de voir que nous allions être jurés pour des affaires aussi « dures » et aussi graves (viols et tentatives de meurtre). Je pensais que seuls des professionnels pouvaient juger ce genre de procès (et que nous jugerions par exemple des petits dealers ou autres).

- Les témoins (experts et autres):

  Je pense que les experts sont indispensables lors d’un procès pour comprendre (ou essayer de comprendre) la personnalité d’une personne, ses traits de caractères, sa façon de vivre…

  En revanche je pense que certains témoignages (autre que des experts) ne servent pas à grand-chose : il est arrivé que des témoins se contredisent, on ne peut pas savoir qui dit vrai qui dit faux, on ne peut pas prouver que ce qu’ils disent est vrai (sauf quelques personnes). Ce que je veux dire, c’est que je ne pouvais pas m’appuyer sur ce que nous disaient ces personnes lors de ma prise de décision, car elles ne nous apportaient pas plus d’informations sur les faits qui sont reprochés à l’accusé (tout du moins pas de preuves, juste une opinion). Pour moi, les témoins avaient pour beaucoup un parti pris (victime ou accusé), et nous racontaient ce que l’accusé avait fait de « bien » ou de « pas bien » dans sa vie, peut être dans le but d’influencer notre jugement.

  Je crois que je ne suis pas très claire, mais je ne sais pas comment l’expliquer

- les plaidoiries et le comportement des avocats :

  Il est arrivé au moins une fois dans un des procès, que l’avocat de la défense parle pendant sa plaidoirie d’un élément qui n’a pas été évoqué au cours du procès. Je trouve cela très dommage, qu’on n’ait pas pu creuser un peu plus ce sujet et qu’on n’ait pas pu poser de questions.

- L’accessibilité au dossier :

  Les jurés et les deux assesseurs n’ont pas accès au dossier du procès. Or je pense que pour pouvoir « bien » juger une personne, il faut avoir pris connaissance de tous les éléments du dossier, pour pouvoir se faire une bonne opinion sur la culpabilité, et éventuellement sur la peine de l’accusé.

- le délibéré (la culpabilité / la peine / la prise de parole...) :

  J’ai été jurée supplémentaire sur un des procès. Je n’ai donc pas pu assister aux délibérations et au vote concernant la culpabilité et la peine. Je n’étais pas d’accord avec le jugement, je n’avais pas la même opinion, et ça m’a beaucoup tracassé de ne pas pouvoir donner mon avis sur cette affaire. D’autant que j’ai appris qu’une seule voix aurait tout pu changer. Et dès ce moment là, je me suis dit que les 10 prochaines années à vivre d’une personne se sont jouées sur un vote, un seul petit vote. Je me suis dit que si un des jurés était tombé malade, le verdict n’aurait peut être pas été le même.

  En gros que l’avenir d’un homme s’est joué à l’opinion d'une personne près… soit à rien.

- la relation avec le président :

  Funky fun. D’ailleurs, j’ai bien aimé appuyer sur la sonnette.

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   Ma réaction à la réception de la lettre de convocation: la surprise passée, l'honneur d'avoir été tiré au sort, mais surtout beaucoup de responsabilité. Mes amis étaient partagés, la plupart étaient contents de ne pas avoir été choisis; mais d'autres auraient aimé partager cette expérience.

  J'ai été surpris par la présentation autoritaire faite par le Procureur et son attitude sèche envers les jurés désignés.

  La visite à la maison d'arrêt a été trés instructive sur la vie et l'attitude positive de certains détenus ainsi que celle des gardiens.

  - Nature des affaires jugées:

  L'affaire de viol sur mineure m'a beaucoup destabilisé et mon intime conviction a été mise à rude épreuve. L'affaire de X.. m'a posé aussi des états d'âme: en particulier la mémoire sélectivede l'accusé suivant la gravité des faits reprochés; l'attitude de l'accusé qui selon moi, faisait semblant de dormir pendant les débats, mais qui entendait et enregistrait parfaitement ce qui se passait autour de lui. Je connaissais deux personnes qui sont venus à la barre témoigner en faveur de l'accusé (anciens élèves sérieux) et qui m'ont fait douter de mes "certitudes". Le mutisme des accusés m'a aussi troublé.

  - La difficulté de prendre une décision dans la plupart des affaires par oui ou non sur la culpabilité.

Heureusement que l'intervention du Président a été positive pour prendre ma décision.

  - La peine prononcée : j'ai apprécié les attitudes des jurés malgré quelques certitudes extrêmes! Les relations entre jurés étaient amicales et franches: nous mangions ensemble le midi et des relations directes se sont établie en toute simplicité.

  - J'ai apprécié notre relation franche et simple avec le Président bien que celui-ci savait exercer une influence nette sur "l'intime

conviction" des jurés !

  J'ai été trés touché par la misère sociale des accusés dans leur ensemble et révolté par l'attitude personnelle d'un avocat dans une affaire.

  J'ai trouvé cette expérience trés enrichissante mais je ne souhaite pas la renouveler. J'ai participé à 3 affaires et la 1re affaire m'a empéché de dormir.


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  Le fait d'être juré a été pour moi la confrontation avec la réalité de la justice, un monde à la fois familier (on sait que cela existe, que la société nous "remplace" pour faire justice .... etc) , mais d'une façon générale , dans la vie de tous les jours, on perd de vue qu'elle fonctionne, qu'elle existe, .. elle ne concerne que les "autres ".

  Le fait d'être juré n'est pas un problème en soi, si comme cela a été mon cas, on n'avait été retenu que pour une affaire par semaine ( 2 ou 3 jours) ce qui permet de " s'organiser" le reste de la semaine .

  La sérénité affichée des juges est impressionnante par rapport aux témoignages qui peuvent être poignants. Les avocats , ...c'est une autre histoire ( Rôle parfois sur-joué )

  Prise de conscience de la diversité sociale des accusés, avec souvent un dénominateur commun : une scolarité inachevée, et /ou perturbée ( rôle de l'école dans la socialisation d'un individu et la porte de sortie d'un milieu familial que cela représente parfois ).

  Le délibéré est l'expérience la plus forte ( malgré certains témoignages bouleversants). On se retrouve confrontés à ses propres incertitudes, à sa légitimité de porter une sorte "de jugement" , où la notion de doute est très forte.

  Comment apprécier à sa juste valeur les faits, en se débarrassant de ses sentiments, de ses a priori, Comment apprécier une peine d'emprisonnement : par la durée ? sa réalité ? sa finalité? son rôle ?sa qualité en tant qu'outil de justice ? Comment être sûr de tout cela.

  Le sentiment qui reste s'est que l'on doit rester " serein et humble "dans sa prise de décision et surtout sans ressentiment.

  A l'annonce de la décision le regard que l'on porte sur nous est impressionnant A ce moment là il faut être sûr de sa décision pour pouvoir affronter le regard de l'accusé et / ou de la victime. ( Petite gène quand sa position n'est pas en accord avec la décision collégiale ).

  Entre les jurés, c'est un bain ( social ) de foule qui permet de dire qu'au fond des jurés tirés au sort , c'est peut-être pas parfait, mais je ne vois rien de mieux pour l'instant.

  Ma vision de la justice avant : l'indifférence ou plutôt un côtoiement ordinaire sans y être vraiment confronté ; une affaire de poncifs ( indépendance, soumission au pouvoir, ....etc). Après : Un affaire d'hommes et de femmes qui ne doivent jamais tomber dans la "routine" et la résignation, un métier que l'on découvre exigeant . Pour que cette justice puisse rester neutre et indépendante , pour qu'elle soit "rassurante" aux yeux des citoyens , il faut une mixité de professionnel et d ' "occasionnels" comme les jurés pour la rendre. Cela me semble pertinent.

  J'ai été agréablement surpris par l'attitude du président sa correction dans ses propos (nous laissant à nous en remettre à notre libre arbitre ), son impartialité et son attitude "avenante" pour nous rassurer dans notre rôle.

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  A la reception de lettre , se fût l'étonnement, la surprise et ensuite viens l'angoisse et le stress . En ce qui concerne les proches, il y a eu des reactions différentes, de la plaisanterie, de la jalousie et de la peine en me disant que l'on ne voudrait pas être à ma place.

  En ce qui concerne la réunion d'information, elle fût très appréciée et très claire, le seul problême si je peux dire, c'est qu'à la fin (11h30) on nous laisse seul en attendant l'audience (13h45) , on est livré à nous même dans les rues sans pouvoir rentrer chez soi par manque de temps.

  La gestion administrative est très compétente, je n'ai rien à dire de plus.

  La nature de l'affaire concernait des viols, c'était une affaire dure à entendre, surtout concernant les victimes, car de les écouter de nouveau raconter leurs récits, j'avais personnellement l'impression qu'on les violait de nouveau .

  Le déroulement du procès pour ma part, m'a paru relativement clair par contre je n'ai pas compris pourquoi l'avocat général nous proposait un verdict que l'on ne pouvait pas donner. Les victimes m'ont fait beaucoup de peine .

  Je me suis sentie quelque part frustré de ne pouvoir condamné plus fort l' accusé pour ce qu'il a fait .

  Conclusion : j'avais de l'apréhension, mais personnellement je trouve que malgré tout c'est une expérince à avoir au moins une fois dans sa vie. Je voudrais aussi remercier le juge et le greffier pour leur gentillesse et leur soutien.

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- Réaction personnelle et de mes proches à la réception de la convocation : La première réaction est une inquiétude devant une situation inconnue. Beaucoup d'interrogations de ma part et une volonté de mes proches de dédramatiser la situation. La convocation est très claire ainsi que les explications jointes permettent de mieux aborder le rôle des Jurés. Le fait de recevoir la convocation à l'avance permet de se préparer psychologiquement.

- La réunion d'information : La réunion d'information devrait avoir lieu quelques jours avant l'ouverture de la cession et devrait être plus longue pour avoir le temps d'assimiler toutes les informations avant d'être jeté dans l'arène. Les informations reçues sont nécessaires et nous préparent concrètement à notre rôle de Juré.

- La gestion administrative : Elle a été claire, très satisfaisante et non contraignante.

- La nature des affaires : La nature des affaires à traiter a été pour moi violente et traumatisante et il m'a été assez difficile de garder une certaine distance.

- Le déroulement du procès :

   - compréhension générale : n'étant pas juriste, certains termes n'étaient pas très clairs pour moi

   - durée : certains passages très longs d'autres très courts

   - témoins : certains témoins n'avaient rien à faire là et un peu brouillons.

   - les experts : très professionnels mais quelque fois difficiles à comprendre

   - l'accusé : un certain malaise à se trouver face à lui

   - La victime : beaucoup de compassion pour elle

   - questions des jurés : questions pertinentes qui permettent de prendre plus à cœur notre rôle.

- Le délibéré : Le débat permet d'éclairer toutes les incompréhensions que l'on a pu avoir pendant la séance, d'avoir des réponses claires de la part des professionnels de la Justice, en particulier sur ce qu'il est possible de faire ou pas. Le vote et le choix de la peine sont la conclusion de ce débat qui permet de clarifier l'opinion des autres Jurés.

- Les magistrats professionnels : Ils se sont montrés très à l'écoute des jurés et ont répondus à nos interrogations avec le plus de simplicité possible et ont fait en sorte que l'on se sente le plus à l'aise possible dans notre rôle.

En conclusion : une expérience difficile et enrichissante en même temps.

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  Malgré mon appréhension, lorsque j’ai reçu la convocation, je peux dire aujourd’hui que je ne regrette pas du tout, que la session à laquelle j’ai participé a été très enrichissante, même si difficile.

  Bien sûr pendant 4 jours j’ai eu l’impression d’être dans un autre monde, mais cela m’a permis de me rendre compte à quel point il est difficile de juger quelqu’un et qu’autour de nous, il se passe des atrocités, que des gens vivent l’enfer.

  J’ai également été très émue et admirative lors de la plaidoirie des avocats, tant les parties civiles que la défense. Ils ont une telle facilité d’allocution et de persuasion que nous avons du mal à faire la part des choses. Je sais c’est voulu, mais bravo.

  J’ai eu la chance de me retrouver avec des jurés très sympathiques et en plus nous éprouvions les mêmes sentiments.

  Les magistrats professionnels ont été charmants, je trouve qu’ils étaient très présents, ils nous ont rassuré et ont répondu le plus simplement à nos questions.

  En résumé, je pense que je n’oublierai pas cette expérience et j’encourage vivement toute personne à y participer.

  J’ai juste une petite suggestion à vous faire en ce qui concerne la convocation. Il serait utile, je pense, de préciser si la durée de présence au tribunal comporte une ou plusieurs sessions afin d’une meilleure organisation professionnelle.

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  En ce qui concerne ma présence en tant que juré, je pense qu'il s'agit d'une expérience très positive et permettant de connaitre réellement le fonctionnement d'une cour d'assises, idée complètement opposée à celle du jour de la réception de ma convocation.

  Par
contre la complexité de certain dossier ainsi que l'inexpérience dans ce domaine qu'est la justice m'ont marqué sur le fait que des attrocités pareilles puissent etre pratiquées par des etres humains.


  Ensuite je pense qu'il manque d'information de déroulement au niveau des mairies.Personne n'a été capable de m'indiquer à quelle fonction exacte correspondait ma convocation.Il ne m'a pas été possible non plus de pouvoir connaitre des personnes ayant déjà été convoqué pour avoir quelques explications de déroulement.

  Je regrette que l'on ne connaisse pas à l'avance nos jours de présence.En tant qu'agriculteur il m'a été relativement difficile de m'organiser car nous étions dans une période de travaux intensifs.

  En tous les cas je retiens une bonne expérience de ces procès.


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J
<br /> Bonjour à tous,<br /> <br /> <br /> A ce sujet, un documentaire sera diffusé le mardi 13 mars prochain sur France 2. Mais<br /> à 22 h 20 ... non accessible en replay. Je regarderai quand même après l'excellent film "un crime au paradis" avec<br /> Jacques Villeret. Film vu et revu mais je ne me lasse pas de voir André Dussollier (que j'adore) dans le rôle (caricatural ?) de maître Jacquard...<br /> <br /> <br /> Sur ce, bon samedi à tous,<br />
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