Contribution pour la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire d'Outreau (5)
Par Clarisse Taron
Le procès dit d’Outreau et sa relation par les médias a profondément choqué la population française et parmi elle les magistrats. Plus encore que les autres citoyens, il ont été blessés par la durée de la détention effectuée à tort. Eux aussi ont pu avoir le sentiment que des justiciables n’avaient pas été entendus. Pour autant, dans le débat qui a suivi, ils ne se sont pas reconnus dans la description de la justice telle qu’ils la pratiquent et qu’ils la connaissent.
Magistrat depuis près de vingt ans , j’ai exercé essentiellement au parquet, d’abord comme substitut puis comme procureur dans un Tribunal de petite taille. Deux ans au siège dans une juridiction à une chambre m’ont ensuite donné l’occasion de pratiquer, au moins occasionnellement, presque toutes les fonctions de juge civil ou spécialisé. J’ai également présidé régulièrement le Tribunal correctionnel et assumé les fonctions de juge des libertés et de la détention.
J’ai rejoint il y a trois ans le parquet de NANCY où, en tant que vice-procureur, je dirige le service de l’action publique et je suis associée à la politique de la Ville. Par ailleurs, j’ai été désignée comme directeur de centre de stage et participe ainsi à la formation de mes futurs collègues.
A ces titres, je pense pouvoir évoquer devant vous le travail des magistrats du parquet, les difficultés auxquelles ils sont confrontés tant dans la conduite de l’enquête que dans les relations avec leurs partenaires institutionnels ou extérieurs.
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