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Publié par Parolesdejuges

Par Michel Huyette


  L'institut National des Etudes Démographiques (INED) vient de publier une étude sur les suicides en prison au cours des 50 dernières années (le rapport).

  Ce document nous apprend :

  - que le nombre de suicides a été multiplié par 5 au cours des 50 dernières années (4 pour 10.000 en 1960, 19 en 2008, avec un pic de 26 en 1996) alors qu'il est resté stable dans la population générale,

  - que le croisement avec l'évolution du nombre de personnes incarcérées montre que contrairement à ce qu'on l'on pense souvent l'explication n'est pas à rechercher essentiellement dans la surpopulation des prisons, étant relevé que la moitié de ceux qui se sont suicidés étaient seuls en cellule,

  - qu'un facteur important est la fragilité psychologique des personnes emprisonnées,

  - que les prévenus (en attente de jugement) se suicident deux fois plus que les personnes définitivement condamnées, du fait sans doute du choc de l'incarcération,

  - que la fréquence des suicides varie en fonction de la gravité de l'infraction commise,

  - que la France a le taux de suicide le plus élevé de l'Europe des quinze, le taux le plus bas, en Grèce, étant de 4 pour 10000.






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C
<br /> Si je peux me permettre, il n'est pas juste d'écrire que :<br /> <br /> "l'explication n'est pas à rechercher essentiellement dans la surpopulation des prisons"<br /> <br /> L'étude montre que non seulement l'explication n'est pas du tout à rechercher dans la surpopulation carcérale, mais même que le nombre de<br /> suicides est inversement corrélé à la surpopulation carcérale.<br /> <br /> Autrement dit, la surpopulation carcérale diminue les suicides.<br /> <br /> Pourquoi ? D'après les auteurs, parce que le prédicteur le plus fort du suicide en prison est le fait d'être placé en cellule individuel (devant les troubles psychiatriques et le passé suicidaires<br /> !).<br /> <br /> Or la surpopulation carcérale, en réduisant l'encellulement individuel, limite le nombre de suicides.<br /> <br /> Je précise que la lutte contre la surpopulation carcérale est une question de dignité non négociable de la personne humaine, et qu'il n'y a donc pas de risque à exposer les faits tels qu'ils sont.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Nous sommes bien d'accord.<br /> Ma phrase, sans doute maladroite, voulait souligner que contrairement à ce que l'on pense souvent l'essentiel de l'explication des suicides n'est pas dans la surpopulation.<br /> MH<br /> <br /> <br />