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Publié par Parolesdejuges

 

  C'est un livre d'un grand intérêt qu'il y a quelques mois Nina Califano a publié aux éditions L'Harmattan sous le titre :

      "Sexualité incarcérée, rapport à soi et rapport à l'autre dans l'enfermement"

Califano

  La sexualité en prison est un sujet qui n'est que trop rarement abordé, et qui pourtant, comme la lecture du livre le confirme, est de première importance.

  Dans son livre d'une grande richesse, Nina Califano, alors étudiante en master 2 de criminologie à l'Université Panthéon-Assas, aborde cette problématique sous de nombreux aspects (les intitulés suivants ne sont pas d'elle mais la présentation de quelques uns des thèmes abordés) :

  - de quoi parle-t-on quand on parle de sexualité ?

  - quel est le sens d'une peine et comment conjuguer prison et réinsertion ?

  - la sexualité carcérale à travers l'histoire

  - le droit à la sexualité pour les personnes détenues

  - la gestion d'une sexualité solitaire

  - la pornographie dans les établissements pénitentiaires

  - l'homosexualité, masculine et féminine

  - les enjeux de la violence carcérale, notamment sexuelle

  - la prostitution et les viols en prison

  - le maintien des relations avec l'extérieur, avec sa composante en terme de sexualité

  - la confrontation des couples avec l'incarcération

  - les relations sexuelles aux parloirs et les tolérances arbitraires de l'administration pénitentiaire

  - les unités de vie familiale (UVF) : historique, expériences étrangères, fonctionnement, avantages et limites

  - la sortie de prison, la sexualité et le rapport aux autres.


  Au coeur du livre, se trouve cette question essentielle sans cesse débattue depuis fort longtemps : peut-on, afin notamment de lutter contre la récidive, présenter la réinsertion des condamnés comme l'un des objectifs essentiels de l'administration pénitentiaire si en même temps ce qui se met en place pendant l'exécution de la peine conduit à une déconstruction majeure de l'individu ?

  La question de la sexualité des détenus est, de fait, l'une des portes d'accès à ce questionnement plus vaste sur ce que l'on attend d'une sanction pénale, sur la recherche de cet équilibre entre sanction légitime d'un acte inacceptable et volonté, une fois la peine effectuée, de favoriser le retour du condamné dans le groupe social.


  Comme l'écrit en préface le professeur Patrick Morvan, Nina Califano a su aborder toutes ces questions dans un style vivant, élégant et clair, en traitant son sujet avec tact, distance et gravité.

  Ce livre, accessible à tous, peut être un parfait point de départ pour une réflexion sur la question de la sexualité en prison mais, tout autant et comme mentionné plus haut, sur le contenu des peines et la réinsertion des personnes condamnées.

  Alors que le ministère de la justice envisage au cours de cette année 2013 une grande réflexion sur les sanctions pénales, ce livre est une contribution utile à ce débat d'une grande complexité.

 

 

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J
<br /> L'addition des 2 commentaires laisse peu de place à l'optimisme.<br /> <br /> <br /> Ayant effectué quelques visites en prison, je n'ai jamais noté une attitude telle que la décrit Jean-Philippe mais c'est très possible de la part d'un chef d'établissement et il suffit d'un<br /> gardien un peu borné pour que les choses se passent mal à l'accueil.<br /> <br /> <br /> Quant au sunjet général de la sexualité, on peut voir que depuis le traité de Bernard Bouloc, pas grand chose n'a changé et que dans d'autres pays, cela ne va pas mieux. Même une personne plutôt<br /> favorable aux améliorations comme Mme Taubira s'y cassera les dents.<br />
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D
<br /> Le gouvernement islandais s'est posé le défi de parevenir à interdire aux enfants sur son territoire de consommer de la pornographie y compris sur des écrans de téléphone portable.<br /> <br /> <br /> Une camarade de formation médicale continue, mère dévouée de famille nombreuse qui avait envisagé d'être médecin généraliste de prison (salariat, pas de soucis de gestion de cabinet, peu de<br /> paperasserie, horaires parfaits pour une mère de famille) avait renoncé après un essai très bref en me disant que prescrire des tranquillisants pour des hommes jeunes violés de manière habituelle<br /> et refusant de se plaindre était un travail inhumain pour un médecin. Ma mémoire doit être défaillante mais, il me semble bien , qu'elle reprochait à l'administration pénitentiaire de la prion où<br /> elle avait travaillé très peu de temps de laisser circuler du matériel pornographique qui exacerbait les désirs sexuels et banalisait la violence...<br /> <br /> <br /> tant que nous ricaneront du défi islandais, il est certain que les prisonniers considèreront que leur dose de pornographie fait partie des droits de l'homme.<br />
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J
<br /> <br /> <br /> <br /> Cher Michel,<br /> <br /> <br /> c'est en prenant connaissance de ce billet, en particulier l'expression "réinsertion des condamnés",  qu'il me semble avoir commis un oubli en ne vous transmettant pas en temps utile mon<br /> témoignage d'assesseur en commission de discipline au sein d'un établissement pénitentaire.<br /> <br /> <br /> Espérant pouvoir apporter un éclairage, je vous le transmets :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> A l’origine je suis enseignant, ayant eu le choix de mettre fin à mon activité professionnelle depuis 4 ans. Afin de compléter et<br /> d’enrichir ce parcours, je porte maintenant un intérêt particulier à l'Administration pénitentiaire, à ses missions, aux centres de détention, aux conditions de détention, aux parcours des<br /> détenus, etc.<br /> <br /> <br /> Ayant découvert par hasard une brochure du ministère de la Justice présentant la  fonction d’Assesseur en Commission de<br /> discipline au sein d’un Centre de détention (lire cette brochure ici), je postulais à cette fonction.<br /> <br /> <br /> Dans chaque établissement pénitentiaire se réunit régulièrement une commission de discipline. Les personnes détenues qui n’ont pas<br /> respecté les règles de vie en détention peuvent être sanctionnées. Ces sanctions sont décidées en commission de discipline, où la personne détenue peut être assistée d’un avocat. La commission<br /> est présidée par le chef d’établissement, qui est assisté par deux assesseurs : un personnel de surveillance et, à compter du 1er juin 2011, une personne extérieure. L’assesseur est doté<br /> d’une voix consultative : il donne son avis au président de la commission afin de l’aider à prendre sa décision.<br /> <br /> <br /> Selon la taille de l’établissement pénitentiaire, les commissions de discipline ont lieu généralement 1 à 2 fois par semaine. Selon<br /> le nombre et la teneur des dossiers à étudier, elles peuvent durer entre 1 heure et ½ journée. Les personnes détenues doivent respecter des règles de vie en détention. Elles sont précisées dans<br /> le règlement intérieur de l’établissement ainsi que les fautes et les sanctions prévues par le code de procédure pénale. Si une personne détenue ne respecte pas une de ces règles (respect des<br /> personnels et des autres personnes détenues, horaires, objets en cellule, fonctionnement d’un atelier ou d’une activité, etc.), elle peut faire l’objet d’une procédure disciplinaire. Le<br /> surveillant constate la faute par un écrit qu’il transmet à sa hiérarchie. Après enquête, le chef d’établissement peut décider de la comparution en commission de discipline. Dans ce cas, la<br /> personne détenue se voit remettre une note écrite des faits reprochés et de la date de comparution, 2 jours au moins avant la comparution. La copie de son dossier disciplinaire lui est transmise<br /> 24 heures au moins avant la comparution. La personne détenue peut se faire assister d’un avocat. Si une sanction est prononcée, elle peut contester la décision devant le directeur interrégional<br /> des services pénitentiaires puis devant le tribunal administratif.
Les sanctions qui peuvent être appliquées sont :
- L'avertissement
- La privation de cantine (2 mois maximum)
- L’interdiction<br /> de recevoir de l’argent (2 mois maximum)
- Le confinement en cellule seul (1 à 20 jours, 30 en cas de violences)
- Le placement en cellule disciplinaire (1 à 20 jours, 30 en cas de violences)
-<br /> D’autres sanctions en rapport avec la faute.<br /> <br /> <br /> Mon témoignage d’assesseur extérieur en commission de discipline<br /> <br /> <br /> Ce centre de détention situé en province est récent. Il fait partie du programme de construction de 13 200 places voulu par la loi<br /> de 2002.<br /> <br /> <br /> L'arrivée.
Les intimidations ont commencé à<br /> l’entrée du Centre de détention : afin de pouvoir consacrer un peu de temps à l’étude de chaque dossier, j’avais pris l’initiative d’arriver largement avant le début de la commission.<br /> Plusieurs fois, à l’entrée, à travers la vitre teintée par laquelle vous ne pouvez pas voir vos interlocuteurs, les surveillants sur un ton sarcastique voire suspicieux, m’ont demandé avec<br /> insistance pourquoi j’arrivais si tôt. Un peu désorienté par « ces accueils rafraîchissants », j’ai donc ensuite informé à l’avance la hiérarchie du Centre de détention de mon heure précise<br /> d’arrivée. Mais un jour, je me suis présenté avec 5 à 10 mn d’avance. L’entrée m’a été refusée. Il m’a été demandé de rep<br />
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P
<br /> <br /> Le format des commentaires ne permettant pas d'insérer tout le texte de Jean Philippe, vous pourrez le lire dans son intégralité en allant ici :   http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2012/12/29/Le-temoignage-d-un-assesseur-exterieur-en-commission-de-discipline<br /> <br /> <br /> <br />