Un juge et un greffier tués à Bruxelles
Par Beatrix Pillet d'Amerval
C'est une véritable tragédie qui vient de se jouer à Bruxelles . Une juge de Paix et son Greffier ont été tués en pleine audience par un individu - qui après avoir été retrouvé - aurait déclaré avoir agi par un esprit de vengeance nourrie depuis 2006 .
Dans une ambiance de violences relayées multiquotidiennement par tous les médias cet évenèment sinistre a été comptabilisé parmi tous les autres, après le précédent et avant le suivant.
Pourtant et indépendamment de l'horreur que peut susciter en chacun de nous la succession de drames qui touchent tout un chacun en semant la désolation dans des familles, ce qui s'est passé le 3 juin dernier à Bruxelles revêt une autre dimension.
D'abord parce que c'est un agent de l'Etat dans l'exercice de ses fonctions qui a été froidement tué par un justiciable mécontent d'une décision de justice rendue au nom du peuple.
Ensuite parce que cet évènement met en lumière les conditions dans lesquelles la justice doit et peut être rendue.
Enfin et surtout cela est une illustration d'une incompréhension des justiciables face au système judiciaire.
Pourtant et sauf erreur de ma part je n'ai pas trouvé d'écho à la hauteur de l'enjeu .
Est ce dû à la méconnaissance de la justice ? Ou à la régulière sous estimation de son rôle pacificateur et unificateur du corps social?
Je m'interroge donc sur ce hiatus récurrent entre les "gens" et leur justice , la manifeste inadaptation des moyens de communication entre ce qui est désormais "deux mondes" et l’incroyable méprise ayant mené à ce qu’une décision de justice devienne un affront ne pouvant qu’être lavé dans le sang.