Vers la mort des services publics ?
Par Sylvain Bottineau
Une nouvelle fois, un agent de la République vient d’être violemment agressé dans l’exercice de ses fonctions: un Juge des Enfants vient d’être, à trois reprises, poignardé par la mère d’un enfant, qui était suivi par ce Magistrat dans le cadre civil de la protection de l’enfance.
En vérité, lorsqu’on y réfléchit, cette agression n’est que la traduction d’une politique systématique de destruction de la Fonction Publique, qui vise aussi les services régaliens de l’Etat.
Depuis longtemps déjà hommes politiques, médias, responsables d’entreprises privés désignent l’Administration comme constituant une injustice dans la société. Les fonctionnaires bénéficieraient de conditions de travail injustement avantageuses au regard du privé, nombre d’entre eux seraient des “profiteurs”, refusant de travailler, “payer à ne rien faire”; en outre, la majeure partie des activités prises en charge par les Services Publics auraient vocation naturelle être à exercées par des entreprises privées.
L’Ecole a été l’une des premières cibles de ces attaques systématiques. Les enseignants ont été accusés d’être des personnes autoritaires, irrespectueuses de la personne des élèves, toujours en vacances. On a aussi dit qu’ils n’avaient pas le sens des choses, en ne préparant pas assez les élèves au monde de l’entreprise. L’ensemble de ces propos sont toujours pleinement d’actualité: au cours de la dernière campagne présidentielle, Madame ROYAL s’est prononcée pour que les professeurs travaillent 35 heures par semaine, estimant qu’ils jouissaient de conditions de travail exhorbitantes du droit commun. On osera rappeler que les professeurs consacrent grande partie de leurs vacances à préparer leurs cours, à continuer à se former et à corriger leurs copies. On osera aussi rappeler que le droit de la Fonction Publique prend en compte le fait qu’ils vont moins que les autres fonctionnaires sur leurs lieux de travail, en les payant en réalité que 11 mois sur 12.
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