Responsable et coupable
Par Christian Guéry
« Moi, responsable mais pas coupable, c’est pas mon truc », lance le président de la République vers la fin de l’interview télévisée qu’il a donnée le 5 février.
Or, ce que Georgina Dufois voulait dire dans cette phrase prononcée à l’occasion de l’affaire du procès contaminé, souvent reprise et mal comprise, c’est qu’il existait une responsabilité, celle consistant à devoir rendre des comptes, mais pas forcément de culpabilité, c’est à dire de commission d’une faute. Dans le cadre de l’affaire du sang contaminé, il s’agissait de responsabilité politique et de l’absence d’une faute pénale.
Mais si la responsabilité équivaut à la culpabilité, il ne faut pas s’étonner que l’on « demande des comptes » à tous ceux qui, placés en position de responsable, n’en ont pas pour autant commis de faute civile, pénale, déontologique.
Fabrice Burgaud paye depuis plusieurs années cette idée selon laquelle il ne peut y avoir de responsable sans coupable : il y a forcément faute quand il y a du malheur ! « Demandez aux accusés d’Outreau ce qu’ils en pensent » dit-on. Est ce bien à eux, justement, qu’il faut le demander ?
Quand on a du pouvoir, on assume, on « anticipe » dit le président. On anticipe les intrusions dans les propriétés privées, les sifflets de la foule, le blocage d’une gare, celui des routes dans le Sud de la France, lorsqu’il neige.
On anticipe que tant d’enfants ne disent pas la vérité quand ils accusent, que les adultes vont se rétracter à l’audience après avoir passé des années à dire le contraire.
Anticiper : se représenter d’abord en esprit ce qui doit se produire ultérieurement.
La nouvelle définition qui nous en est donnée est : « tout ce qui peut se produire ultérieurement ».
S’il n’y a plus de distinction entre devoir rendre des comptes devant une institution et devoir « payer pour sa faute », alors, en effet, le responsable est forcément coupable, et cela fait peur.
Or, ce que Georgina Dufois voulait dire dans cette phrase prononcée à l’occasion de l’affaire du procès contaminé, souvent reprise et mal comprise, c’est qu’il existait une responsabilité, celle consistant à devoir rendre des comptes, mais pas forcément de culpabilité, c’est à dire de commission d’une faute. Dans le cadre de l’affaire du sang contaminé, il s’agissait de responsabilité politique et de l’absence d’une faute pénale.
Mais si la responsabilité équivaut à la culpabilité, il ne faut pas s’étonner que l’on « demande des comptes » à tous ceux qui, placés en position de responsable, n’en ont pas pour autant commis de faute civile, pénale, déontologique.
Fabrice Burgaud paye depuis plusieurs années cette idée selon laquelle il ne peut y avoir de responsable sans coupable : il y a forcément faute quand il y a du malheur ! « Demandez aux accusés d’Outreau ce qu’ils en pensent » dit-on. Est ce bien à eux, justement, qu’il faut le demander ?
Quand on a du pouvoir, on assume, on « anticipe » dit le président. On anticipe les intrusions dans les propriétés privées, les sifflets de la foule, le blocage d’une gare, celui des routes dans le Sud de la France, lorsqu’il neige.
On anticipe que tant d’enfants ne disent pas la vérité quand ils accusent, que les adultes vont se rétracter à l’audience après avoir passé des années à dire le contraire.
Anticiper : se représenter d’abord en esprit ce qui doit se produire ultérieurement.
La nouvelle définition qui nous en est donnée est : « tout ce qui peut se produire ultérieurement ».
S’il n’y a plus de distinction entre devoir rendre des comptes devant une institution et devoir « payer pour sa faute », alors, en effet, le responsable est forcément coupable, et cela fait peur.