Entre erreur et vérité, la nécessité d'une démarche éthique
Par Bernard brunet
Depuis longtemps je pense que nous devons, nous magistrats, réfléchir sur l’erreur.
Parce que l’erreur nous guette tous les jours et parce qu’elle est ce que nous devons traquer continuellement; parce que tout notre système judiciaire est fondé sur l’erreur (les parties, les avocats peuvent librement développer leur position et nous induire en erreur) et que la licité des tentatives de nous induire en erreur est posée en postulat de notre système judiciaire.
Les derniers événements, tragiques pour certains, mais tous médiatisés, m’ont convaincu de ce que cette notion était au centre de la compréhension de notre profession et de la difficulté de l’exercer aujourd’hui.
Ces événements sont:
- le meurtre par un mis en examen violent et mis en liberté de sa compagne,
- le meurtre en détention par un co-détenu d’un jeune placé sous mandat de dépôt en vue de sa comparution immédiate devant la formation de jugement,
- le suicide d’un mineur placé en exécution de peine dans la prison de Metz.
Ils ont ceci en commun qu’à chaque fois, publiquement, les décisions des magistrats ont été mises en cause et ont été présentées comme ayant, sinon un caractère fautif, du moins comme un caractère excessif et dépourvu de discernement de telle sorte que les conséquences constatées leur ont été attribuées; le traitement de l’information a été tel que les décisions des magistrats ont, en effet, pu être analysées, présentées comme ayant concouru à la réalisation des événements tragiques survenus postérieurement. A aucun moment, d’ailleurs, il n’a été aisé de déterminer qu’elle avait été le cheminement et le traitement de l’information entre le judiciaire, les médias, le politique. Toutefois, le résultat a toujours été identique: la mise en cause de l’institution et de ses acteurs.
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