Le goût du risque
Il y a les bonnes nouvelles, et puis les moins bonnes. Il en va ainsi de la sécurité des palais de justice, ou plutôt de la sécurité de ceux qui y travaillent ou qui y sont convoqués.
Commençons pas la bonne nouvelle.
Dans un article en date du 18 septembre 2007 du journal Le Monde, il est écrit que depuis la pose d'un portique de sécurité au tribunal de Nantes, de nombreux objets dangereux ont été saisis à l'entrée : couteaux, cutters, bombes lacrymogènes, un long couteau qui a beaucoup impressionné ayant été trouvé dans le sac d'un couple convoqué chez un juge des tutelles (on se souvient qu'à Metz s'est un juge des enfants qui a été poignardé au premier semestre).
Et dans un article du Figaro du 25 septembre, il est ajouté que les systèmes de détection semblent performants, puisque divers objets (les mêmes que ceux cités dans Le Monde) et en plus un pistolet Taser (appelé pistolet électronique, qui par des décharges électriques blesse mais ne tue pas) ont été repérés et confisqués. Le journaliste indique qu'au tribunal de Millau ce sont une quarantaine de couteaux qui ont été saisis dans la même journée.
Cela a de quoi réjouir les personnes qui fréquentent les Palais de justice, toutes ces armes restant maintenant à la porte.
Passons maintenant à la moins bonne.
Il y est aussi écrit qu'une cinquantaine de tribunaux de grande instance sont équipés de portiques de sécurité. Tant mieux. Mais dommage pour tous les autres, bien plus nombreux, dans lesquels entre qui veut avec n'importe quoi dans la poche ou dans le sac. Et si des objets pouvant servir à agresser sont dans les poches des visiteurs de Nantes, de Metz ou de Millau, il est difficile de croire qu'ailleurs en France les personnes convoquées en justice sont toutes très bien élevées et n'auraient jamais l'idée saugrenue d'exercer des violences dans un tribunal.
Tout ceci signifie qu'aujourd'hui des milliers de magistrats, fonctionnaires et avocats qui travaillent dans les juridictions majoritairement toujours non protégées (alors que les agressions existent depuis de nombreuses années et que les risques sont parfaitement connus de tous) peuvent à tout moment subir des violences comme cela s'est vu trop souvent.
Mais finissons pas une autre bonne nouvelle quand même, histoire de ne pas trop se saper le moral. Dès la prochaine agression grave, il est certain qu'un représentant de l'Etat viendra bien vite sur place dire combien cette agression est lâche et inqualifiable, et assurer l'ensemble de la collectivité judiciaire de son soutien.
Cela ne fera sans doute pas cicatriser plus vite les blessures de celui qui aura été agressé, mais bon, une jolie photo à l'hôpital avec un ministre à côté du lit, c'est quand même chouette, non ?