A la barre des cours d'assises savoyardes (Bibliographie)

A l'heure où l'on s'interroge sur le devenir de la cour d'assises, remplacée pour partie par les cours criminelles départementales (cf. not. ici), il reste intéressant de comprendre l'évolution dans le temps de cette juridiction criminelle. Sur ce sujet comme sur tous les autres, le passé éclaire le présent.

C'est un original morceau de cette histoire que les éditions La Fontaine de Siloé (leur site) proposent à travers le livre du magistrat Jean-Olivier VIOUT (1) (page dédiée) :
 

A la barre des cours d'assises savoyardes
 

L'auteur est allé fouiller dans les archives des cours d'assises de Chambéry et d'Annecy, et nous raconte des affaires criminelles sur une période allant de 1861 à 2010.

Les 30 affaires présentées font apparaître l'ampleur, c'est un euphémisme, de l'évolution des pratiques policières et plus encore judiciaires sur la période étudiée.

Le lecteur ne peut qu'être surpris en lisant qu'à la fin du dix-neuvième siècle on pouvait commettre un crime en septembre d'une année et passer devant la cour d'assises en mars... de l'année suivante. Une brève enquête, une instruction au pas de charge, une audience tenant parfois tout entière sur une journée.

Alors qu'aujourd'hui, lorsqu'il s'écoule trois années entre le crime et l'audience de la cour d'assises, on trouve que ce n'est pas trop mal.

Ce qui malgré le changement de décor judiciaire évolue moins, c'est le profil et le comportement de certains criminels. Les pages du livre sont remplies de jalousie, haine, violences, envie de s'enrichir, fuite, mensonges à n'en plus finir.. Ce que l'on retrouve encore de nos jours dans nos salles d'audience.

Le livre est particulièrement intéressant quand il situe la place des jurés dans la période la plus ancienne, notamment au regard de la place des magistrats professionnels.

A travers les affaire l'auteur évoque bien sûr la problématique de la peine de mort.

Toute cela en fait un ouvrage intéressant à plus d'un titre, qui ne nous propose pas seulement un morceau d'histoire de la justice, mais plus largement un morceau de l'histoire de notre société.

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1. Jean-Olivier Viout est procureur général honoraire et Président de l’Académie de Savoie. Il a participé à de nombreux procès retentissants, tels ceux de Klaus Barbie, de Jean-Claude Romand ou de l’Église de Scientologie. Auteur de nombreux ouvrages, il anime également des chroniques radiophoniques.